Surprotégés et mauvais payeurs, voilà comment bon nombre de propriétaires bailleurs perçoivent les locataires. C’est ce qui ressort d’une enquête dévoilée ce mardi 3 mars 2015.
Les rapports propriétaires-locataires restent tendus
Recueillant l’opinion de quelques 8.658 bailleurs ayant diffusé une annonce immobilier sur son site, le groupe PAP a publié hier les résultats d’un sondage relayant le ressenti des propriétaires en matière de rapports locatifs. Si la loi Alur du 24 mars 2014 entendait assainir les relations bailleurs-locataires, force est de constater que l’objectif n’a toujours pas été atteint, loin s’en faut. Pointée du doigt pour sa tendance à favoriser le locataire au détriment du loueur, la loi Alur aurait-elle raté sa cible ? C’est en tout cas ce que pensent 79% des sondés en regrettant la surprotection offerte aux occupants de leur logement.
Impayés, dégradation, 4 bailleurs sur 10 y ont déjà été confrontés
Si l’on se gardera bien de verser dans une généralisation excessive, ce sondage n’en livre pas moins des résultats éloquents, les propriétaires étant 42,8% à déclarer avoir déjà vécu un conflit avec leurs locataires. Ravivées par une loi Alur jugée trop permissive, ces tensions locatives se seraient ainsi affichées en sensible progression au cours de ces dernières années. Sans surprise, les impayés de loyer concentrent la majorité des litiges (suivis par la dégradation du logement). Des défaillances de paiement qui, si elles se révèlent relativement rares, n’en restent pas moins extrêmement préoccupantes pour les bailleurs. Ceux-ci sont en effet 81% à avoir souscrit un prêt immobilier pour financer l’acquisition de leur logement mais ne sont que 41% à avoir fini de le rembourser. Le manque à gagner financier lié à d’éventuels impayés peut donc se révéler hautement préjudiciable.
Propriétaires : la prudence est désormais de mise
Paradoxalement, les propriétaires sont encore bien peu nombreux à miser sur la souscription d’une garantie loyers impayés pour se prémunir (20%). Considérant cette dernière comme trop complexe et onéreuse, ils préfèrent se montrer plus rigoureux quant au choix de leurs futurs locataires. Fonctionnaires et professionnels du privé auront ainsi toute la confiance de propriétaires qui se montreront en revanche plus suspicieux à l’égard des retraités et des professions indépendantes. Enfin, illustrant l’appréhension des bailleurs face à d’éventuelles situations conflictuelles (impayés, troubles du voisinage, etc.), la colocation fait l’objet d’une extrême défiance (69,16% des sondés s’y déclarant opposés).
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