Afin d’accroître son parc de logements, Paris pourrait bien prendre de la hauteur. Une récente étude estime en effet que près d’un immeuble sur dix pourrait être rehaussé.
Une agence propose de surélever 8% des immeubles parisiens
Comment combler le manque de logements dont souffre actuellement la capitale ? Une question à laquelle Anne Hidalgo et ses équipes n’ont de cesse de chercher réponse et ce, depuis de nombreux mois maintenant. Si diverses mesures ont d’ores et déjà été mises en place ou tout au moins validées par le Conseil de Paris (élargissement du droit de préemption, augmentation du nombre de logements sociaux obligatoires), il est une disposition que la maire de Paris aurait peut-être tout intérêt à étudier avec attention : la surélévation des immeubles. L’idée n’est certes pas nouvelle mais revient aujourd’hui sur le devant de la scène à travers une proposition de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (Apur). L’agence créée en 1967 par le Conseil de Paris estime en effet que près de 12% des parcelles de la capitale représentant 8,2% du parc immobilier (soit 11 520 immeubles) pourraient être rehaussées de quelques étages.
Des étages supplémentaires : la solution au manque de logements ?
Si cette possibilité de constructions supplémentaires était jusqu’à il y a peu en bute à certaines contraintes législatives, celles-ci sont désormais levées. La loi Alur de mars 2014 a en effet supprimé le COS (Coefficient d’Occupation des Sols) qui obligeait jusque-là les constructeurs à respecter un ratio de 3 pour 1 (à savoir la construction de 3m² habitables sur 1m² de terrain). Si l’on en croit l’Apur, « ce potentiel de constructibilité va, sans nul doute, se traduire par […] de multiples opérations de surélévation ». Si convertir un étalement urbain devenu quasi impossible en élévation urbaine permettrait peut-être à Anne Hidalgo de tenir son objectif de 10 000 nouveaux logements construits chaque année, cette possibilité aurait également un impact direct sur les coûts de construction. Les nouveaux logements ainsi édifiés afficheraient en effet un coût oscillant entre 2500 et 3500 euros du mètre carré (contre plus de 8000 euros pour la plupart des logements « classiques »). Evidemment, il conviendra de se garder de toute surenchère excessive dans l’ajout de ces étages supplémentaires mais pour la Ville de Paris l’objectif premier serait d’uniformiser son parc immobilier en rehaussant les immeubles de taille modeste nichés entre des bâtiments bien plus imposants (ce que l’on appelle les « dents creuses »).
Si cette idée trotte dans la tête d’Anne Hidalgo depuis quelques mois déjà, elle fut régulièrement évoquée au cours des dernières années sans pour autant avoir pu être mise en pratique. En janvier 2011, Benoist Apparu, alors ministre du Logement de Nicolas Sarkozy, soulignait l’intérêt de procéder à la surélévation des immeubles parisiens. « La solution c’est d’inventer du nouveau foncier, d’inventer des nouveaux terrains. On a des solutions possibles qui doivent être très innovantes. […] On a des marges de manoeuvre, il faut juste inventer des choses et réformer l’urbanisme français », estimait-il à l’époque.
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