Aujourd’hui, la France manque encore cruellement de logements sociaux. Un déficit que l’on doit en partie aux maires.
Manque de logements, les maires mis en cause
Elections et constructions seraient elles incompatibles ? Peut-être bien si l’on en croit le ministère du Logement. Notant le très net repli enregistré en matière de construction de logements sociaux (-12% entre 2013 et 2014), celui-ci pointe en effet du doigt l’attitude de certains élus. Dans un communiqué publié le 27 janvier dernier, le ministère estime que la crise n’est pas la seule à mettre en cause dans la baisse significative affichée par le logement social. « Cette baisse, prévisible du fait de l’attentisme généré par toute élection municipale, a été renforcée par la remise en cause de nombreux projets bloqués par des nouveaux maires », peut-on ainsi lire.
Quand la politique freine le logement social
Concrètement, le secteur de la construction aurait donc pâti des élections municipales qui, en cette année 2014, ont vu bon nombre de communes changer de bord. Si certains élus ont souhaité couper cours avec la politique menée par leur prédécesseur en bloquant les projets immobiliers initiés par ceux-ci, d’autres ne sont certes pas allés aussi loin mais ont néanmoins nuit à la production de logements en réduisant de façon notable l’ampleur des chantiers autorisés.
Cette volonté de rupture a affecté l’ensemble du secteur mais plus particulièrement encore celui du logement social. En 2014, seuls 120 000 logements à loyer modéré sont ainsi sortis de terre. Si l’on exclut les constructions réalisées en Outre-mer et en zones Anru, ce chiffre tombe à 106 414 unités (-9% par rapport à 2013), soit bien en-deçà des 150 000 logements promis par François Hollande lors de sa campagne présidentielle.
Financement de logements sociaux, l’incertitude règne
Alors que près de 1,7 millions de ménages sont en attente d’un logement social, le gouvernement ne peut donc que constater les dégâts et attendre que les mesures de relance mises en place portent enfin leurs fruits. Le ministère fonde ainsi de grands espoirs sur « l’aide aux maires bâtisseurs, un taux de TVA réduit à 5,5 %, l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties, l’aide à la pierre, la mobilisation de plus d’un milliard d’euros avec Action Logement et le maintien du taux du livret A à 1 ». Reste désormais à savoir comment évolueront les récentes propositions faites par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale des finances (IGF). Dans un rapport remis la semaine dernière, ceux-ci ont en effet appelé le gouvernement à supprimer purement et simplement l’ensemble des « aides à la pierre » dont bénéficient actuellement les organismes HLM pour financer leurs constructions.
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