Si achat de crédits rime avec économies, force est de constater que les emprunteurs ont su tirer pleinement profit de ce montage financier et ce, pour le plus grand bonheur des professionnels.
L’engouement pour le rachat de crédit ne faiblit pas
En fin de semaine dernière, l’Observatoire crédit logement / CSA dévoilait son bilan annuel pour l’exercice 2014. Si l’étude s’est longuement attardée sur un mouvement baissier des taux qui a su créer la surprise en se prolongeant mois après mois, elle est également revenue sur un aspect du prêt immobilier qui a su s’imposer, depuis deux ans, comme l’une des grandes vedettes de ce secteur d’activité : le rachat de crédit. A en croire l’observatoire, après une année 2013 théâtre de son renouveau, le rachat de crédit a en effet maintenu la cadence en 2014 pour s’accaparer 17% de l’activité des banquiers et courtiers (17,2% en 2013). Concrètement, sur l’ensemble de l’année écoulée, un peu moins d’un dossier sur cinq concernait un rachat de prêt immobilier.
Si la baisse des taux d’emprunt constatée tout au long de l’année a su solvabiliser bon nombre de ménages alors même que l’on prédisait son essoufflement sur le deuxième semestre, les candidats à l’emprunt ne sont toutefois pas les seuls à avoir tiré profit de l’attractivité historique des taux. Nombre de ceux qui disposaient déjà d’un crédit en cours ont en effet joué la carte de la renégociation ou du rachat.
Succès du rachat de crédit : la baisse des taux n’explique pas tout
Et pourtant, ce n’est peut-être pas du côté de la baisse des taux qu’il convient de chercher la principale raison de l’explosion du rachat de crédit. En effet, si les taux actuels affichent un écart de 1,8% par rapport au taux moyen des prêts accordés au cours de ces dernières années, il ne s’agit toutefois pas là d’une situation inédite, bien au contraire. Si l’on remonte dans le temps, cette différence entre les taux en vigueur et le taux moyen des encours s’était révélée bien plus significative, notamment entre 1995 et 2005. Or, aucune envolée des rachats de crédit n’avait alors été observée. Pour l’économiste Michel Mouillart, l’explication doit donc être cherchée ailleurs et plus particulièrement du côté de la communication mise en place autour du rachat. « Aujourd’hui, deux nouveaux phénomènes se conjuguent : d’un côté les intermédiaires financiers, qui incitent très largement les emprunteurs à renégocier. De l’autre, le comportement des ménages qui sont devenus très calculateurs », souligne-t-il ainsi.
Le rachat de prêt face au risque d’une hausse des taux
Il n’en reste pas moins qu’au cours des deux années écoulées, le rachat de prêt immobilier s’est non seulement révélé être une opportunité dont ont su profiter les emprunteurs mais aussi et surtout un moteur d’activité non négligeable pour les professionnels du secteur. Il convient maintenant de savoir si les banques ne freineront pas la cadence devant l’éventualité d’une possible remontée des taux. Certains observateurs attendant celle-ci pour la seconde moitié de 2015, les établissements ayant misé gros sur le rachat de crédit pourraient en effet voir leurs marges être mises à mal.
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