On ne cessait de l’évoquer sans pour autant véritablement en prendre la mesure mais il semblerait qu’à présent la baisse des prix de l’immobilier soit une réalité avec laquelle il faille compter. Ne dit-on pas en effet que les petites rivières font les grands fleuves ? Force est dès lors de constater que les baisses, certes légères mais nombreuses, relayées au fil des mois par les différents professionnels du secteur aboutissent aujourd’hui à une correction sur le long terme relativement conséquente, notamment en ce qui concerne le marché parisien. Dans les colonnes du Figaro, Charles-Marie Jottras, le président de Féau, constate ainsi que « les prix des appartements familiaux dans les beaux quartiers de Paris valent 10 % de moins qu’il y a deux ans ». Présidente du groupe Emile Garcin, Nathalie Garcin va même plus loin en estimant qu’au cours de ces trois dernières années, les prix des beaux appartements de la capitale se sont repliés de près de 20%.
La baisse des prix marque le retour des acheteurs
Si le volume de transactions reste encore relativement bas, une relance semble désormais devoir s’amorcer. Devant une baisse des prix qui redonne enfin une certaine attractivité aux logements parisiens et profitant de taux de prêt immobilier exceptionnellement bas, les candidats à l’achat commencent peu à peu à sortir de leur immobilisme. « Ils sont déjà revenus, conscients que les prix ont bien baissé et qu’ils devraient se stabiliser », note ainsi Nathalie Garcin au sujet des acheteurs parisiens.
Quand l’immobilier se mêle à la politique
De nature à contenter des acquéreurs, qui se décident enfin à revenir sur le marché, et des vendeurs qui n’en peuvent plus d’attendre et préfère réviser leurs prétentions à la baisse, ce recul des prix pourrait toutefois avoir une influence inattendue sur un tout autre plan que celui strictement immobilier. Si l’on en croit certains, cette baisse conséquente des prix, à laquelle vient s’ajouter le toujours faible niveau des transactions, pourrait bien venir saper les bases d’un socialisme aux commandes de la Ville de Paris depuis de nombreuses années maintenant.
Paris : la baisse des prix menace-t-elle les socialistes ?
En effet, si Anne Hidalgo a succédé à Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, elle pourrait bien faire face à des difficultés financières que n’a pas connues son prédécesseur. Sous l’ère Delanoë, la Ville de Paris pouvait compter sur une manne financière non négligeable issue directement de l’envolée des prix de l’immobilier, à savoir l’argent recueilli à travers les droits de mutation (cette taxe dont doit s’acquitter chaque nouveau propriétaire d’un bien immobilier). Un apport de plus de 800 millions d’euros par an (contre 300 millions sous Tibéri) qui aura notamment contribué à financer la politique sociale de la ville (le développement du parc social par exemple) mais qui pourrait bien faire cruellement défaut à Anne Hidalgo. Ces droits de mutation dépendant du prix des logements ainsi que du nombre de ventes, reste donc désormais à savoir si la baisse des prix à Paris (et dans une moindre mesure la lenteur du rétablissement des transactions) portera un quelconque préjudice aux diverses politiques qu’entend mener Anne Hidalgo, et tout particulièrement en ce qui concerne le logement social dont les occupants représentent un vivier d’électeurs socialistes non négligeables.
Enfin, si le cas parisien semble ici devoir occuper le devant de la scène, la baisse des prix de l’immobilier ne se limite toutefois pas à la seule capitale et pourrait également avoir des conséquences similaires au sein d’autres villes, qu’elles soient d’importance ou non.
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