Flambée des taux, puis baisse : un équilibre précaire
Entre début 2022 et fin 2023, les taux de crédit immobiliers ont été multipliés par quatre, passant d’environ 1 % à 4,2 %. Même si les taux baissent depuis plus d’un an, cette tendance n’a pas permis de rattraper la perte du pouvoir d’achat immobilier subie par les investisseurs depuis 3 ans. Pour autant, cette baisse est bel et bien là et a permis de relâcher la pression du marché. Le véritable enjeu de ces prochains mois réside finalement dans la pérennité de cette tendance baissière. Et là, aucune certitude. Si certains professionnels tablent sur une stabilité des taux en 2025, d’autres anticipent une légère remontée au vu des incertitudes économiques, voire géopolitiques. Pour les ménages, la question est simple : emprunter maintenant pour profiter d’un taux encore relativement bas ou reporter l’achat en espérant un recul plus prononcé des prix ?
Prix immobiliers : légère correction, mais pas d’effondrement
En parallèle, l’évolution des prix au mètre carré reste hétérogène. Dans la majorité des grandes villes françaises, une timide baisse s’est manifestée depuis fin 2023, offrant à certains acquéreurs la possibilité de (re)gagner quelques mètres carrés. Selon une étude de Meilleurtaux, la hausse de pouvoir d’achat immobilier serait d’environ 6 m² pour les 20 plus grandes métropoles de l’Hexagone entre 2023 et 2024. Au Mans, à Grenoble, au Havre ou encore à Saint-Étienne, où le prix du mètre carré reste abordable, le gain peut même grimper jusqu’à 11 m². En revanche, pour les zones tendues comme Paris, Lyon ou Nice, ce léger repli des prix ne dépasse guère +2 ou +3 m² de plus-value pour un même budget.
Quid de la surface disponible en 2025 ?
Pour illustrer l’impact combiné des taux et des prix, il suffit d’observer la différence de superficie achetable. D’après les estimations des Notaires du Grand Paris, avec le même budget qu’en janvier 2022, un ménage peut acquérir aujourd’hui :
- En maison individuelle : environ 10 m² de moins qu’avant la flambée des taux, même si la légère baisse des prix et le repli des taux ont permis de regagner entre 5 et 8 m² depuis fin 2023,
- En appartement : une perte moyenne de 5 m² par rapport à 2022.
La situation s’améliore donc un peu, mais pas suffisamment pour retrouver le niveau de confort budgétaire d’il y a trois ans. On estime tout de même que ces quelques mètres carrés regagnés peuvent correspondre à une petite pièce supplémentaire ou à un coin bureau, ce qui reste un avantage non négligeable pour de nombreux ménages.
Finalement, l’achat immobilier en 2025 est avant tout une question de timing personnel et de préparation financière. Ceux qui ont un projet solide, un apport cohérent et une vision à moyen ou long terme tireront profit du contexte actuel : des taux plus bas qu’en 2023 et un marché moins compétitif. Les autres, plus attentistes, pourraient attendre une nouvelle baisse des prix ou une stabilisation durable de l’économie. Mais dans un marché aussi complexe, le risque est de passer à côté d’opportunités qui ne reviendront peut-être pas.
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