Le marché de l’immobilier industriel garde son attractivité
Après plusieurs années de forte expansion, le marché de l’immobilier industriel progresse plus raisonnablement en 2023. Il a enregistré au cours des trois premiers mois de 2023, un investissement d’environ 500 millions € en France, contre une moyenne de 1,5 milliard € au premier trimestre entre 2019 et 2022.
De même, les ventes de grands portefeuilles logistiques sont devenues quasiment inexistantes depuis début 2023. L’activité s’est plutôt recentrée sur des transactions de moins de 50 millions d’euros. Cependant, malgré ce nouveau contexte financier, l’intérêt pour l’immobilier industriel n’a pas diminué.
Les investisseurs disposent encore de liquidités importantes à investir dans ce secteur, en raison de leurs stratégies de diversification et de la nécessité de développer des installations adaptées aux besoins des entreprises et des consommateurs, comme les grands entrepôts modernes, la logistique du dernier kilomètre et les centres de données.
Comment se porte le marché de l’immobilier logistique ?
Dans un contexte de ralentissement général de l’activité sur le marché de l’investissement, le secteur de la logistique et de l’entrepôt maintient une part de marché significative, soit 16 % des investissements totaux réalisés dans l’immobilier commercial en France au cours du premier semestre 2023.
Les prestataires logistiques jouent un rôle essentiel dans le maintien du marché, tant en termes de nombre de transactions que de surface occupée. Ils sont suivis de près par les grossistes et les industriels. De plus, 60 % des transactions sont effectuées sur la dorsale, qui regroupe l’axe Lille-Paris-Lyon-Marseille, des secteurs privilégiés par les Directions Supply Chain pour l’implantation de leurs plateformes logistiques.
Le secteur des bureaux en pleine mutation
L’immobilier de bureau, au même titre que les autres secteurs de l’immobilier d’entreprise, a su traverser la crise sanitaire et la crise économique. Les investissements s’étaient contractés l’année dernière, atteignant 14,3 milliards € contre une moyenne de 20,3 milliards € au cours des cinq années précédentes. Cette tendance à la baisse se poursuit en 2023, avec un investissement d’un peu plus de 1,3 milliard € au premier trimestre, soit une division par deux par rapport à la même période en 2022 et par trois par rapport au premier trimestre 2020.
Pour autant, le secteur ne perd pas totalement en attractivité. Il suffit, pour ce faire, d’observer certaines transactions importantes qui ont lieu cette année. On compte 6 opérations de plus de 50 millions € en 2023. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de l’année dernière certes, mais reste significatif.
La demande dans ce secteur évolue et exige une transformation des modèles traditionnels de location à long terme. Pour s’ajuster, l’offre de bureaux doit adopter une approche plus flexible pour répondre aux nouveaux besoins des entreprises.
Actuellement, l’Île-de-France compte environ 4,5 millions de mètres carrés de bureaux vacants. Pourtant, les espaces de coworking et les bureaux flexibles continuent de gagner en popularité, avec une croissance annuelle d’environ 25 %. Ces solutions ne sont plus uniquement réservées aux start-ups. Elles attirent de plus en plus d’entreprises à la recherche de contrats flexibles et de services clés en main pour leurs employés.
La résilience des commerces depuis la dernière crise sanitaire
Le commerce a atteint des niveaux exceptionnels en 2022, avec près de 6 milliards € investis en France. L’activité n’a pas montré de signes de ralentissement en début d’année. Au contraire, les investissements réalisés dans l’Hexagone au premier trimestre atteignent 1,3 milliard €. Bien que ce chiffre soit inférieur de près de 10 % par rapport au record du premier trimestre 2022, il est toutefois en forte hausse de 63 % par rapport à la moyenne des dix dernières années.
L’immobilier commercial a pourtant été impacté par les conditions économiques de ces dernières années, dans les mêmes proportions que l’a été le secteur des bureaux, mais il a montré une remarquable résilience. Ce segment de l’immobilier d’entreprise continue d’être un investissement attractif, principalement en raison de sa rentabilité supérieure à d’autres types d’investissements immobiliers et aussi parce qu’il présente un taux de rotation beaucoup plus faible que le secteur résidentiel.
À quoi s’attendre pour la fin d’année 2023 ? En suivant les prévisions de la Banque de France sur la modération de l’inflation d’ici la fin de l’année, on peut supposer que le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise pourrait repartir à la hausse au second semestre.
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