À quand la stabilisation des taux ?
L’été n’aura pas franchement cassé la courbe de croissance des taux d’intérêt immobiliers et continue de donner quelques sueurs froides aux futurs acquéreurs. En passant à une moyenne de 3,80 % en juillet ; selon Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis ; à 4,70 % en août de la même année, les taux d’emprunt se rapprochent doucement des 5 % annoncés pour le début d’année 2024.
Comme le souligne le magazine Les Échos, ces données sont tempérées par la porte-parole de l’agence de courtage Vousfinancer, qui constate néanmoins une stabilité des taux d’emprunt, bénéficiant du ralentissement de la période estivale. De plus, l’interlocutrice rappelle que le secteur géographique des emprunteurs fait varier sa valeur. D’une région à une autre, l’écart maximum constaté sur les taux d’intérêt sur une durée de 20 ans est de 1,6 point. C’est le cas notamment pour le secteur de la côte Atlantique, où les emprunteurs s’estiment chanceux de bénéficier d’un taux inférieur à 4 % sur 20 ans.
Plus de banques concurrentes en septembre
Si les 1 % d’emprunt délivrés par les établissements bancaires il y a un an à peine sont définitivement enterrés, que les candidats à l’accession se rassurent, le marché du crédit immobilier finira par calmer ses ardeurs. Un nouveau phénomène est attendu à partir de septembre 2023, prometteur d’un regain d’énergie bancaire basé sur la stimulation de la mise en concurrence.
En effet, de nombreux établissements s’étaient résignés à montrer porte close aux candidats à l’accession, faute de rentabilité du mécanisme du crédit immobilier. Or, avec un taux d’emprunt compris entre 4 et 5 %, les affaires ont toutes leurs chances de reprendre. Le volume de crédits immobiliers accordés devrait reprendre des couleurs. Une bonne nouvelle en entrainant une autre, les professionnels de courtage du célèbre réseau CAFPI entrevoient une stabilisation des taux aux alentours des 5 % en 2024, mettant fin à l’ascension fulgurante que connaît le secteur depuis déjà 19 mois.
5 %
Une renégociation de prêt envisageable
Comme le soulignent à juste titre les acteurs du grand groupe de courtiers, la renégociation d’un prêt immobilier fait toujours partie des stratégies financières incontournables pour augmenter sa rentabilité. Probablement oubliée par certain durant l’âge d’or immobilier, le mécanisme de renégociation pourrait faire son grand retour lorsque les taux retrouveront un peu d’oxygène, au sortir de la crise. La directrice du réseau de courtage rappelle qu’il s’agit du point fort d’un emprunt à taux fixe. Acheter aujourd’hui à 4 % ou demain à 5 %, permet d’accéder à la propriété ou de réaliser son projet d’investissement locatif, avec la perspective de renégocier son crédit immobilier le jour où les taux bénéficieront d’une nouvelle baisse. Un regard optimiste sur les perspectives d’emprunt qui devrait être apprécié par les réfractaires à l’emprunt depuis la hausse des taux.
Le livret A freine-t-il l’emprunt immobilier ?
Si une accalmie de la montée des taux d’intérêt est attendue en 2024 et si la rentrée scolaire s’annonce prometteuse pour les candidats à l’accession, un point noir assombrit cependant l’horizon des établissements préteurs. En effet, derrière la hausse du livret A à 3 % et les réjouissances d’épargne qu’elle apporte aux ménages en période d’inflation, se cache une réalité peu connue. L’augmentation du livret d’épargne préféré des Français les incite à privilégier ce mode d’épargne. Or, les établissements bancaires sont contraints de reverser 60 % du montant qu’elles collectent grâce au livret A à la Caisse des dépôts et des consignations (CDC). Ce manque à gagner pour les banques n’est pas anodin et pousse certaines d’entre elles à fermer le robinet du crédit d’emprunt immobilier ou à augmenter la rémunération de leur offre commerciale sur les livrets réglementés. Si la concurrence à l’emprunt s’accélère le mois prochain comme annoncé, cette stratégie commerciale pourrait s’accentuer, au risque de tendre un peu plus les manœuvres du secteur bancaire.
L’espoir demeure toutefois en cette fin d’été. Le retour de grands établissements bancaires qui avaient déserté l’emprunt immobilier, faute de rentabilité, est synonyme de second souffle pour le marché immobilier. S’ajoute à ce message positif, de nouveaux crédits destinés à la rénovation et au neuf, qui permettront de redonner le sourire aux oubliés du crédit immobilier depuis quelques mois.
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