Un record historique
3 mois seulement après avoir dépassé la barre des 4 %, les taux d’usure franchissent le seuil symbolique des 5 % pour la première fois depuis 2012. À cette date, les taux d’intérêt des crédits étaient en moyenne de 4,30 % pour une durée de 20 ans.
Les taux d’usure s’élèvent donc désormais à 4,84 % pour les prêts d’une durée de 10 à 20 ans et à 5,09 % pour ceux de plus de 20 ans, soit une augmentation de 2 points en un peu plus de 6 mois par rapport à fin 2022.
Rappel sur le fonctionnement du taux d’usure
Le taux d’usure est actualisé chaque mois. Il correspond à la moyenne, augmentée d’un tiers, des taux accordés sur le dernier trimestre. En d’autres termes, il traduit la tendance, à la hausse ou à la baise, des taux des prêts accordés par les banques au cours des dernières semaines. Deux paramètres influent actuellement sur la hausse des taux d’usure : le durcissement, ces dernières semaines, de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour combattre l’inflation et la modification de sa formule de calcul.
À noter : le taux d’usure est un plafond et les banques ne fixent pas forcément leurs prix sur ce montant maximum.
Une augmentation plus rapide qu’à l’accoutumé
L’an dernier, ce calcul était trimestriel. De ce fait, les banques n’ont pas répercuté sur leur prix l’inflation qu’elles-mêmes subissaient. Or, la formule de calcul n’est désormais plus la même, rendant quasi-instantanée la répercussion financière sur les emprunteurs. En début d’année, le secteur a, en effet, obtenu la possibilité de calculer mensuellement le taux d’usure et ce, jusqu’au mois de juillet. Du provisoire qui tend à durer, puisque le calcul mensuel a été prolongé, au moins, jusqu’au début de l’année 2024.
Un taux d’usure qui grimpe, mais jusqu’où ?
Entre cette rapide augmentation et la volonté de la BCE de poursuivre sa politique de hausse des taux directeurs pour maîtriser l’inflation, le maintien de la tendance actuelle est un scénario partagé par de nombreux acteurs du marché. Les emprunteurs doivent donc désormais composer avec la perspective d’un taux d’usure haut et potentiellement jusqu’à début 2024. Toutefois, on assiste aux prémices de la baisse du prix de la pierre et notamment en région parisienne. On peut donc espérer un impact positif sur la capacité d’emprunt des acquéreurs dans les mois à venir.
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