Taux d’endettement et inflation : 45 % des dossiers sont non-finançables
Depuis le 1er février et à minima jusqu’au 1er juillet, le taux d’usure est réévalué chaque mois contre tous les trois mois précédemment. Une bonne nouvelle a priori pour les emprunteurs puisque ce seuil maximum, que les banques ne peuvent pas dépasser et qui inclut tous les frais (y compris l’assurance de prêt), évolue à un rythme désormais proche de celui des taux nominaux.
Malgré tout, de nombreux emprunteurs se trouvent toujours privés de l’accès au crédit immobilier en raison des limites imposées par le taux d’endettement. Depuis le 1er janvier 2022, celui-ci ne peut excéder 35 % assurance incluse et les prêts sont limités à 25 ans (+2 ans dans le neuf). Une règle à laquelle peuvent déroger les banques pour 20 % des dossiers seulement, notamment pour les primo-accédants. Ajoutons à cela la hausse continue des taux d’intérêt qui a pour conséquence une baisse drastique du nombre de dossiers finançables. Meilleurtaux observe, par exemple, que 30 % des dossiers étaient non-finançables il y a deux ans, contre 45 % aujourd’hui.
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Le prix de l’immobilier commence à baisser ailleurs en Europe
Ailleurs en Europe, la plupart des ménages ont fait le choix d’emprunter à taux variables. Un modèle distinct de la France, de l’Allemagne et des Pays-Bas qui privilégient majoritairement les crédits immobiliers à taux fixe sur 20 ans et plus. Or, en raison de l’inflation galopante, des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie subissent conjointement la hausse de leurs taux d’intérêt et la hausse du coût de la vie. La situation est particulièrement tendue en Suède et au Royaume-Uni. Pour preuve, le prix de l’immobilier a commencé à chuter dans ces deux pays, avec respectivement -12 % et -4 %.
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Agefi – 9 janvier 2023 : « Le marché immobilier britannique est confronté à la hausse des taux d’intérêt et à une détérioration de l’économie avec une baisse du pouvoir d’achat des ménages. Halifax s’attend à ce que les prix des logements baissent de 8 % en 2023, les ramenant à leur niveau d’avril 2021 ».
Reste que selon les spécialistes, la situation est loin d’être critique et demeure très éloignée de la crise financière de 2008. Un relatif optimisme qui s’explique par les nombreux garde-fous mis en place par les institutions et les banques depuis, tant en France que chez nos voisins européens.
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