Crédit immobilier : les refus de prêts engendrent l’annulation d’une vente sur dix

Le taux de republication des annonces immobilières en hausse

Si les signes d’un grippage du marché immobilier étaient déjà nombreux, la plateforme d’annonces immobilières PAP.fr rapporte un nouveau phénomène. Selon elle, un nombre grandissant de propriétaires publient une annonce de vente immobilière avant de la retirer quelques semaines plus tard. À ce stade, on peut supposer que la vente a été conclue. Sauf que quatre à huit semaines après, l’annonce est republiée à l’identique. En novembre 2021, ces aléas étaient estimés à moins de 2 %. Un an plus tard, ils représentent 9,4 % des logements enregistrés sur la plateforme.

1 %

Depuis 2011, on estimait entre 1 et 2 % le taux moyen des republications d’annonces immobilières.

Depuis plusieurs mois déjà, les professionnels, parmi lesquels les courtiers, tirent le signal d’alarme en ce qui concerne la hausse des refus de prêts. Une tendance qui s’expliquerait par l’écart entre les taux nominaux des banques et le taux d’usure. Sans compter le mode de calcul de ce dernier qui offre une infime marge de manœuvre aux emprunteurs.

L’étiquette énergétique comme critère de sélection

Selon le sondage effectué par PAP, 9,8 % des acheteurs interrogés entre le 22 et le 27 novembre 2022 ont essuyé un refus de financement pour leur projet immobilier. Une source d’inquiétude pour 60,4 % des personnes sondées.

Le refus de prêt semble motivé à 62,5 % par un dépassement du taux d’usure, suivi par le dépassement du taux d’endettement (30,5 %), une situation professionnelle jugée pas suffisamment stable (21,7 %) et un apport personnel insuffisant (20,2 %). Une donnée fait également son entrée, il s’agit du DPE et de la performance énergétique des logements, pénalisante dans près de 3,3 % des cas. Pour rappel, les propriétaires de passoires thermiques, ces logements ayant une étiquette énergétique F ou G, ne peuvent plus réévaluer les loyers depuis le mois d’août 2022. Et dès janvier prochain, les plus énergivores de ces logements seront tout simplement interdits à la location.

Faut-il attendre une baisse des prix ?

D’après PAP, le durcissement des conditions d’octroi de crédit immobilier touche toutes les catégories d’emprunteurs qu’il s’agisse de primo-accédants, de ménages modestes ou plus aisés. Dans ce contexte, de nombreux porteurs de projets immobiliers font montre d’une plus grande flexibilité. 27 % des sondés déclarent ainsi élargir leur périmètre géographique de recherche, 25 % cherchent un bien au même endroit, mais plus petit et 48 % n’ont pas modifié leurs critères tout en espérant une baisse prochaine des prix.

33,4 % des personnes interrogées peuvent toutefois acquérir un nouveau bien sans effectuer une demande de crédit immobilier, grâce à la vente de leur bien initial. C’est particulièrement le cas des retraités.