Si l’immobilier a battu un nombre record de ventes en 2017, cela n’empêche pas les prix d’être en perpétuelle augmentation. Toutefois, la tendance est loin d’être la même en ce qui concerne les loyers. Selon les chiffres publiés le 6 mars par l’association Clameur, ils ont même diminué de 0,1 % en 2017. « Cela n’a rien d’étonnant. Les loyers sont indexés sur l’IRL, un indice qui augmente moins vite que l’inflation […] et ceux des appartements financés par les dispositifs tels que le Pinel sont plafonnés », a commenté dans les Echos le Président de la Fnaim (Fédération Nationale des Agents Imobiliers) Jean-Marc Torrollion.
Pas de recul dans la majorité des grandes villes
En entrant plus en détail dans les chiffres, on constate qu’en 2017 les loyers ont reculé dans 49,3 % des villes de plus de 10 0000 habitants et de 35 % dans les villes de plus de 150 000 habitants. Ce qui montre que dans les grandes villes, cette tendance est à nuancer. À Nice, les loyers ont augmenté de 2,4 %, la plus forte hausse. À Lyon, l’augmentation s’élève à 2,3 %, à Lille elle est de 1,4 % et à Paris elle est de à 1 % .
+2,4 %
Petite surprise en ce qui concerne Bordeaux. La cité girondine a vu ses prix littéralement exploser en 2016 et 2017, la faisant passer au rang de deuxième ville la plus chère de France en termes de prix immobiliers. Mais les loyers, eux, ont baissé en 2017 : – 0,3 %.
Marseille, elle, fait fort avec – 1,9 %. La palme revient au Havre avec un recul de 3,8 %.
Les loyers baissent dans les grandes surfaces
Il est à noter que les loyers sont restés stables ou ont augmenté dans les studios et les T1 (+ 0,4 %) ainsi que dans les T2 (0 %). Soit les biens les plus présents sur le marché (56 % du parc immobilier). A contrario, pour un 3 pièces, les loyers ont diminué, allant même jusqu’à -1,1 % pour les T5 et plus (mais ces logements ne représentent que 5,5 % du marché).
Propriétaires : moins d’efforts pour l’entretien
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette stagnation voire baisse des loyers. Il faut mettre en avant l’augmentation du parc locatif. Mais aussi l’augmentation des ventes de biens éligibles au dispositif Pinel. Vu que les loyers sont plafonnés – et par conséquent plus attractifs – afin de permettre à des revenus modestes de se loger, la moyenne générale des loyers en France s’en retrouve impactée.
Malgré tout, cette situation engendre aussi des conséquences négatives. L’association Clameur a constaté une forte baisse des travaux effectués par les propriétaires afin de garder en état leurs biens. Pour preuve : en 2017, l’effort d’amélioration et d’entretien entre deux baux est descendu à 14,3 %. Un chiffre qui n’a jamais été aussi bas lors des 20 dernières années.
Cette baisse de loyers pourraient se retrouver contrée par la tendance du début de l’année 2018. En effet, pour les deux premiers mois de l’année, les loyers ont augmenté de 2 % environ.
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